Immobilier. Le marché de la location est à sec : une annonce génère désormais 87 réponses

Attention, tsunami en vue sur le marché de l’immobilier : les biens à louer fondent comme neige au soleil dans les annonces. Beaucoup de propriétaires préfèrent vendre plutôt que louer. Inquiétant.

En cette rentrée 2022, la sécheresse est historique aussi sur le marché de l’immobilier. Selon les chiffres du site Bien’Ici relayés par BFMTV, le marché de la location est en pleine déprime : seulement 27% des annonces immobilières concernent aujourd’hui des biens à louer, toutes les autres portent sur de la vente.  

«Je crois qu’on ne mesure pas bien ce qui est en train de se passer»

La pénurie est telle que lorsqu’un bien est mis en location, il génère désormais en moyenne 87 coups de fil de candidats intéressés. La proportion était de un pour 50 en 2021…

Cet assèchement très brutal de l’offre locative est un problème majeur parce que nombre de profils (étudiants, précaires, jeunes actifs…) risquent de ne plus pouvoir se loger.

«Je crois qu’on ne mesure pas bien ce qui est en train de se passer», alerte Marie Coeurderoy, la journaliste de BFMTV qui a enquêté sur le sujet.

En France, selon l’Insee, 40 % des ménages sont locataires de leur résidence principale. Cela représente un peu plus de 11 millions de familles.

Autant dire que les conséquences de cette fermeture du robinet de la location ont des allures de tsunami… que les écrans radars ne semblent pas encore avoir détecté.

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Si la tendance enclenchée venait à se confirmer dans les mois à venir – et à vrai dire on imagine mal comment elle pourrait se retourner à court terme – des millions de Français pourraient se retrouver dans une impasse immobilière.

Pourquoi les biens en location sont-ils devenus si rares ?

Si les propriétaires ne louent plus leurs biens, c’est tout simplement parce qu’ils les vendent, ou plus exactement… parce qu’ils s’en débarrassent.  

Ce serait là un effet pervers de la loi Climat et résilience. De nouvelles contraintes s’imposent désormais aux logements énergivores, et elles mettent les propriétaires au pied du mur.

Depuis le mercredi 24 aout, le gel des loyers s’applique par exemple pour les «passoires thermiques» classées F ou G. A partir du 1er janvier 2023, les logements consommant plus de 450 kwh par m2 et par an ne pourront tout simplement plus être loués.

Conséquence : par crainte de ne plus pouvoir ou de mal les louer, les propriétaires qui n’ont pas les moyens de – ou qui ne souhaitent pas – procéder à des travaux d’isolation se séparent de leurs biens.

Or, en France, 140 000 logements seraient en classe énergétique G. Ce sont donc des volumes conséquents de biens qui désertent le marché de la location.

Quels sont les biens les plus difficiles à trouver en location ?

Si l’ensemble du marché locatif est confronté à la pénurie, certains biens sont plus impactés que d’autres. En location, ce sont les petites surfaces qui sont les plus recherchées. Hélas c’est aussi sur ce segment que l’offre s’est le plus tarie : — 12 %  sur un an pour les studios,  – 10 % pour les deux pièces.

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Quelles sont les régions les plus impactées par la pénurie de locations ?

Le nombre d’annonces de biens en location est en chute libre sur l’ensemble du territoire.

C’est en Bretagne, en Provence-Alpes-Côtes d’Azur et en Pays de la Loire que la situation est la plus tendue. Dans ces régions, on recense en moyenne huit biens à vendre pour seulement deux à louer.

La région Grand Est s’en sort un peu mieux avec un ratio de 30 % d’annonces de location, contre 70 % de vente.

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