Quels types de biens recherchent les étudiants ? Quelles sont les villes universitaires les moins chères ou les plus prisées ? Panorama du marché du logement étudiant pendant la crise sanitaire.
Si la crise sanitaire a touché l’ensemble des secteurs économiques et sociaux, elle a aussi heurté de plein fouet le marché locatif étudiant : le volume de demandes de locations étudiantes a baissé de 17% entre cette année et l’année dernière, révèle une étude menée par le site de location LocService.fr.
Cette enquête, menée sur plus de 40.000 demandes de locations d’étudiants réalisées sur les 12 derniers mois dans le parc locatif privé, reflète ce qui s’est passé en France depuis la fin du premier confinement.
Des étudiants de retour chez leurs parents
Cette baisse de la demande est notamment liée à l’essor des cours en distanciel, qui a eu pour conséquence le retour de nombreux étudiants chez leurs parents. Un récent sondage réalisé par le site auprès de propriétaires-bailleurs confirme cette tendance : près de 60% de ceux qui louent aux étudiants ont connu un départ prématuré de leur locataire.
«La mobilité globale des étudiants a aussi été impactée, avec par exemple moins de stages ou de contrats d’apprentissage en raison de l’activité économique réduite et du télétravail. De plus, les échanges avec l’international ayant été fortement réduits, les étudiants étrangers ou ultramarins ont été beaucoup moins nombreux», explique Locservice.fr dans son étude.
L’autre phénomène notable provoqué par la crise sanitaire est la part de recherches de locations en Ile-de-France qui perd du terrain comparé aux recherches en région.
Plus de la moitié des étudiants (55%) recherchent en priorité un studio ou un appartement une pièce. Près de 20% des étudiants ont fait le choix d’un appartement avec une chambre (T2). Ce chiffre, en hausse de trois points par rapport à l’année dernière au détriment des appartements 1 pièce, illustre une tendance à rechercher un logement plus spacieux, en corrélation avec une hausse des recherches en province à la suite de la crise sanitaire.
Les locations de chambres simples, qu’elles soient indépendantes ou chez l’habitant, recueillent 6% des recherches (7% en 2020) alors qu’un logement en colocation est plébiscité par 20% des étudiants (proportion identique à l’année précédente).
Budget logement moyen de 603 euros par mois
À l’échelle nationale, le budget logement des étudiants est de 603 euros mais varie fortement selon les secteurs. En province, un étudiant dispose d’un budget de 560 euros contre 771 euros en région parisienne. Quant aux étudiants qui souhaitent habiter dans Paris intra-muros, leur budget moyen mensuel, charges comprises, s’élève à 856 euros.
En moyenne, les chambres étudiantes se louent 426 euros pour une surface de 14 m2, les studios 554 euros pour 23 m2 et les appartements T1 544 euros pour 30 m2. Pour les appartements T2, la surface constatée est de 41 m2 et le loyer moyen de 707 euros.
Neuf des dix villes les plus chères en Ile-de-France
L’étude s’intéresse aussi au loyer moyen des studios dans les principales villes universitaires. Sans surprise, 9 des 10 villes étudiantes les plus onéreuses se trouvent en région parisienne avec des loyers plusieurs centaines d’euros plus élévés qu’en province. Ainsi, se loger dans un studio à Limoges, Le Mans ou Poitiers coûte près de 60% moins cher que dans la capitale.
L’étude constate cependant une baisse des loyers par rapport à l’année dernière. Une tendance qui semble être ciblée essentiellement sur la région parisienne, alors que les loyers, charges comprises, augmentent dans pratiquement toutes les villes de province.
Nice reste la grande ville universitaire de province la plus chère pour louer un studio. Arrivent ensuite Lyon-Villeurbanne, Bordeaux, Aix-Marseille, Montpellier et La Rochelle.
L’Ile-de-France attire moins d’étudiants
La région parisienne reste la plus étudiante de France avec plus de deux étudiants sur dix. Cette proportion est cependant en baisse de 17% par rapport à l’année dernière. Concernant Paris intra-muros, avec la crise sanitaire, la capitale ne concentre plus que 9% des recherches contre 13% l’année dernière.
Après Paris, le top 5 des villes les plus demandées se poursuit avec Lyon (8%), Angers (3,6 %), Bordeaux (3,67%) et Nantes (3,66%).