L’immobilier, maillon faible de l’économie chinoise

Depuis septembre 2021, les défauts de paiements se multiplient et les ventes chutent dans le secteur, principal moteur de l’activité du pays, dont il représente entre 15 % et 30 % de la croissance.

Depuis des mois, la construction de leurs appartements n’avançait plus. Ils avaient protesté auprès du promoteur, auprès du gouvernement local, épuisé tous les recours. Certains ont dû contracter des crédits à la consommation pour leurs dépenses courantes, étranglés par le remboursement de leur prêt immobilier en plus d’un loyer à verser. D’autres ont retardé un mariage ou cherché une autre école pour leurs enfants. Début juillet, à Jingdezhen, au sud-ouest de Shanghaï, quelques centaines de propriétaires ont trouvé un nouveau moyen de protester : ils ont arrêté de rembourser leur prêt immobilier, et l’ont fait savoir en publiant une lettre ouverte.

A general view shows Evergrande residential buildings under construction in Guangzhou, in China’s southern Guangdong province on July 18, 2022. (Photo by Jade Gao / AFP)

Dans un pays où les appartements non terminés se comptent par millions, le mouvement a fait tache d’huile. Bientôt, la grève des remboursements faisait la « une » des médias chinois. Les autorités ont réagi immédiatement, en promettant un moratoire sur les remboursements et des fonds de sauvetage pour aider les promoteurs à achever les projets en cours. L’une des protestations les plus efficaces de ces dernières années en Chine ! Si le gouvernement a été si réactif, c’est parce qu’il craint la contagion. La grève des remboursements vient en effet couronner une année noire pour l’immobilier du pays.Lire aussi : Article réservé à nos abonnésEn Chine, de plus en plus de propriétaires décident de ne plus rembourser leurs prêts immobiliers

En septembre 2021, le monde découvrait avec effroi les pratiques douteuses du promoteur Evergrande, aujourd’hui endetté à hauteur de 300 milliards de dollars (291 milliards d’euros). Depuis, des dizaines d’autres ont fait défaut sur des échéances de leur dette, et des milliers de chantiers à travers la Chine sont à l’arrêt. Pour les autorités, le risque de troubles sociaux est important : en juin, des centaines de personnes ont manifesté devant la branche locale de la banque centrale de Chine, à Zhengzhou, capitale de la province du Henan, dans le centre du pays.

РубрикиNews